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Bienvenu.e.s au vernissage virtuel “Les histoires” !


Ce vernissage sur le thème “les histoires” a pour but de proposer aux spectateurs de nombreuses interprétations et visions du thème à travers plusieurs œuvres, médiums et artistes. Nous avons travaillé sur ce thème commun pendant quelques mois pour aboutir au résultat que vous avez sous les yeux et nous sommes ravis d’enfin pouvoir partager cela avec vous.


Nous vous souhaitons un bon parcours.



“les histoires” c’est quoi? Pour certains ce sont les origines, les ancêtres, les traditions, pour d’autres ce sont les récits, les anecdotes, les moments, cela peut aussi être les mythes et légendes… En fait, c'est beaucoup de choses : "les histoires". C’est pourquoi nous vous invitons à découvrir cela avec nous.

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Titre : Histoire d'histoire

DE : Juliette Bottero

Origines

Ces œuvres sont inspirées par l’histoire de mes ancêtres yorubas. Les yorubas sont une ethnie habitant principalement le Nigeria, le Bénin (où ma mère est née), le Togo et une partie du Ghana. Les Yorubas constituent 47 millions de personnes dans le monde entier et ont une histoire et culture riches et précieuses.


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‘Origins’, août 2019 impression sur papier avec encre ‘once in a blue moon’

‘Ori’ en yoruba, veut dire tête et fait référence à la conscience et au destin d’une personne. Ori est enchâssé dans la personne et est représenté par un dieu, l’Orisha. En travaillant avec son Orisha, une personne peut atteindre un caractère équilibré, ‘iwa pele’, en se soignant spirituellement et physiquement. J’ai ici représenté ce processus avec la spiritualité , ici représenté par des graphismes inspirés de l’art yoruba et laolu senbajo, formant un cœur anatomique, représentant ici le corps. Un observateur à l'oeil aiguisé remarquera même le visage de l’orisha veillant sur nous.

‘African Amazon’, novembre 2020 encre sur papier

Les amazones du royaume du Dahomey (actuel Bénin) étaient un régiment de guerrières respectées et très compétentes. Elles combattent rarement mais acquièrent une réputation de combattantes sans peur. J’ai ici représenté une guerrière africaine inspirée des amazones d’origine car elles furent ensuite bien plus sophistiquement équipées.

‘River’, novembre 2020 on River by Ibeyi

Il y a dix fois plus de jumeaux qui naissent parmi les Yorubas que dans n’importe quel autre peuple au monde et ces jumeaux,’ ibeyi’ en yoruba, sont vénérés. Ces deux sœurs jumelles qui constituent le groupe du même nom chantent ici la déesse Oshun, l’orisha de l’eau douce et fraîche, de l’amour, qui soigne et amène prospérité et fertilité. Elle est représentée comme une magnifique jeune femme et très souvent comme une sirène, qui est pourtant connue pour ses colères. Ma danse essaie de lui rendre un humble hommage.

Victoire Coustilieres
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Titre : Igorots: Les Chasseurs de têtes

Moyen : Digital (Adobe Photoshop CC, Autodesk Sketchbook, Krita, Corel Painter)


Les igorots sont les habitants des montagnes de Cordillera.

Une chaîne de montagnes située dans la partie nord des Philippines.

Cordillera est mon lieu de naissance, my home et ce sont des histoires des jours avant nous. Les jours des chasseurs de têtes. Ils sont appelés ainsi, à cause de ce qu'ils font. Ce sont des guerriers, et après le combat, ils prennent la tête de leurs ennemis et les ramènent chez eux comme un trophée. Avec cela comme preuve de leur gloire au combat, ils recevront un «batok» ou un tatouage. À l'aide d'un petit marteau, d’un clou fixé sur un bâton et de l'encre, ils se font tatouer tout en endurant la douleur de tout le processus. Ces marques géométriques sur la peau sont alors la base du pouvoir.

Plus il y avait de tatouages, plus les hommes étaient puissants. En ce qui concerne les femmes, cela se fait d'une manière totalement différente. Les femmes qui ont le plus de tatouages ​​sont celles qui sont considérées comme les plus jolies du village / de la tribu.


Je ne dis en aucun cas que cela est moralement correct ou correct en général.

Avec mon avis très opiniâtre, je partage cela sans honte mais plutôt pour l'amour de mes origines et en même temps, pour l'amour de partager des histoires. Je me sens personnellement proche des histoires comme celles-ci : ces rares histoires non écrites sont les plus intéressantes et les plus réelles. A n'importe qui comme moi qui cherche des histoires rares et intéressantes, cette œuvre est faite pour vous.

Shadow
Récits

Titre : Entrée des scènes de la forêt

DE : Schumann

Dana Berenstein
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Comment faire une description d'une photo qui montre que dans la grisaille, les poèmes de nos âmes transparaitront toujours pour illuminer le ciel de diversité et de vie? Je vous le demande, comment faire une description? Chacun d'entre nous est un poème, un poème de mille pages comportant une infinité de couleurs et une infinité de saveurs, une infinité d'odeur et une infinité d'heures.

Titre : We are poems

C'est une photo prise en hiver 2019 de la devanture des Beaux-arts de Paris. Le long des quais de la Seine, dans des bouchons de plusieurs kilomètres, dans le froid et dans les nuages, il nous était donné de voir comme un mirage cet arc-en-ciel de couleurs chaudes et froides, se reflétant dans des vitres qui bien trop de fois nous avaient séparées du bonheur.





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Les maux des mots.
Une historie de mots

Les mots souffrent,
Ils ont soif de voyages, d'aventures,
De diversité, de nature.
Ils souffrent de manque de reconnaissance,
Pour tous ces temps heureux où on les employait des heures durant
Dans un éclat de rire, dans un chant nostalgique ardent.

Ils se remémorent le bon temps où ils étaient contés, détournés
Récit fantastique de mars à la lune, expériences ajournées
Histoires effrayantes, horreur au coin du feu
Confidences larmoyantes après le couvre-feu
Disputes sanglantes, éclats de verre dans le pot-au-feu

Ce sont là tout les maux des mots : ils ont peur d'être oubliés.
Notre plus grande source de pouvoir,
Lien qui unit des familles,
Réconfort notoire,
D'une voix claire ou derrière un stylo bille.
Ils ont peur d'être oubliés
Lorsque, dans la nuit noire, la dernière braise s'éteindra
Lorsque, sous la chaire, le dernier battement de coeur s'arrêtera
Lorsque, derrière une bouche délicate, la dernière voix se taira.
Ils ont peur d'être oubliés, parce qu'ils savent qu'un jour,
Lorsque, dans un cliquement métallique, la dernière personne mourra,
Alors plus personne ne sera là pour les parler, les écrire
Et, c'est pleurant sur leur triste sort, qu'ils s'éteindront eux aussi,
Dans un tumulte de "Et si...", de "Mais..." et de "J'aurais dû..."
Fruit de l'humain, il le rejoindra, dans l'immensité du ciel et l'infini de l'espace.

Titre : Les maux des mots

Alors pour tout ceux qui disent n'avoir absolument aucun talent artistique, ceux qui disent être banal, qui se sentent gris comme un ciel parisien, écoutez ce poème qui résonne dans les méandres de votre pensée et sur la surface délicate de votre peau, dans le monde que vous créez dans les limbes de votre âme et dans le monde qui tout autour de vous grandit et s'émerveille. Ecoutez ce poème qui vous crie à quel point vos couleurs brilleront, une fois que vous les laisserez sortir.

On m'a à deux reprises suggéré de faire des "Maux des mots" une chanson. Mais voyez vous, je pense que la poésie est très subjective et à un impact différent en fonction de notre expérience, notre interprétation des mots et de l'intonation que nous donnons aux phrases. En faire une chanson, coincer ces quelques vers dans un rythme défini, à mon sens, réduirait ce champ des possibles.
De mon point de vue d'auteure, ''les maux des mots'' symbolise le fait que nous cessons de communiquer, que nous passons plus de temps à envoyer des messages, à vivre chacun dans son coin, plutôt que de nous parler et d'apprécier les moments passés ensemble. Cela est aussi une sorte de prévention contre cette technologie qui nous éloigne et nous consume, et qui bientôt nous prendra l'une des rares choses qui nous rendent humain(e)s : le langage. Les mots sont aussi écrits, et là encore, leur survie est en danger. Dans ce poème, car ce n'est pas le cas dans tous les contextes, les mots symbolisent la vie, et les silences la mort.
Et vous, quelle interprétation donnez-vous à ce poème?

Gamma

Titre : Stan Eminem


traduction et interprétation de la chanson Stan d’Eminem qui raconte une histoire, celle d’un fan voire fanatique

Matthis et Saturne
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Titre : Le Laocoon

Dimensions : 40cm x 40cm


L'œuvre originale du “Groupe du Laocoon” est une sculpture d’Agésandros et Athénodore. L’idée de lier cette peinture avec le thème “Histoires” est d’évoquer la souffrance du personnage principal, transmise par le fond noir, l’entourant et rentrant dans son esprit. De plus, elle s’inscrit dans la Mythologie Grecque, renvoyant à toute l’histoire de la Grèce antique, ainsi que leur dieux.

Titre : Sans nom

Dimensions : 14,8cm x 21cm


Comme le dit la citation “les opposés s’attirent”, l’idée directrice de cette toile était de représenter deux personnages opposés s’embrassant passionnément. De première vue, représentés avec les éléments du feu et de l’eau, ce couple ne peut pas fonctionner mais essaye en vain de se correspondre. Ceci est représenté à travers un baisé intense où les personnages mettent toute leur force afin de correspondre à l'autre. Or comme les éléments du feu et de l’eau, le dénouement de l’histoire est triste et se réduit en cendres.
Plus intimement, les couleurs chaudes et froides représentent l’état amoureux des deux individus. L’individu de droite constitué majoritairement de la palette du rouge et de l’orange fondant dans le noir, éprouve un amour brûlant et inconditionnel envers l’autre ne se doutant pas de ses pensées. Celui de gauche au contraire est constitué de couleurs froides, s’éloignant de son amour ce qui est caractérisé par un fantôme, un être absent. Cependant, son amour pour l’autre est toujours présent. Les personnages se rendent compte qu’ils ne se correspondent pas mais ils tentent en vain de s’assimiler ce qui les fait souffrir énormément. Mon tableau illustre leurs difficultés à exprimer ce qu’ils ressentent..
C’est l’histoire d’une relation amoureuse entre deux amants.

Alexandre Laurencier
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Titre : Les pages souvent arrachées des livres oubliés

Moyen : IbisPaintX & Pinterest

Auteur : Emma Benchikh

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Titre : Histoire d'une femme en soif de liberté

Exposé de : Lucile Mouton

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Titre : Golden Hour (Heure d’Or)

Moyens : Gouache et aquarelle


En racontant des histoires, les plus courantes et peut-être les plus importantes sont les histoires que nous exprimons inconsciemment à travers nos visages. Tout le monde peut être vu à travers des reflets dans nos yeux et le plus souvent, nous nous retrouvons à refléter notre moi intérieur plus sincèrement que nous ne le pourrions jamais par nos mots.
L'heure d'or est le temps entre le jour et la nuit, une suspension, dans les légendes, où des monstres sortent et la magie devient possible. Une lumière magnifique baigne le monde d'or et peint de longues bandes d'ombres qui prennent vie. Debout dans Golden Hour, une fille fait partie de la lumière et des ombres, tordue en quelque chose qui dépasse l'humain à ce moment-là. Son histoire joue sur son visage en mourant jaune et violet foncé.

Titre : Écho

Moyens : Stylo trait fin, pastels à l'huile, crayon gris


Les histoires de nos ancêtres vivent à l'intérieur de nous et restent une partie précieuse de qui nous sommes que nous portons à travers nos vies. Ces cultures, qu'elles soient nées ou découvertes, peuvent faire partie de nos histoires que nous le voulions et même si nous les laissons parfois partir ou les oublions, elles ne nous quitteront jamais vraiment. L'écho du passé peut être trouvé dans tout ce que nous faisons, que ce soit simplement marcher, danser, chanter, profiter de la compagnie des autres ou raconter des histoires. Même si nous avançons, nous continuerons à être connectés par nos histoires.

Amélie Blanc


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Titre : Herz

Dimensions : 14,8cm x 21cm

Moyen : Acrylique

D’après une photo que j’ai faite a Sylt (une île au nord de l’Allemagne)

J’ai choisi ce tableau pour représenter les histoires et plus spécialement les contes de fées. Les couleurs de cette île sont si harmonieuse, l’ambiance y est totalement différente, la mer rugit et a une sorte de puissance et de splendeur qu’on se croirait dans un conte de fée

Noa BenEzra
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Titre : Labyrinthe

Moyens : Feutres fins noir et rouge Faber Castel


L'Homme est un labyrinthe. Difficile de sortir indemne de ce mélange de passé, d'histoires, d'envies, d'idées, de savoir, d'espoir… Il est parfois aussi difficile d'y rentrer. L'histoire d'amour représente cette complexité et cette difficulté. Mais les meilleures histoires ne sont pas simples et faciles, sinon elles seraient ennuyeuses.

Juliette Bottero
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Titre : Histoires

Moyens : Canva pour le montage, Pinterest pour l'image


L'Histoire est une accumulation de récits.

Les récits sont des moments, des gens et même des objets. Les récits sont un peu de nous, un peu d'eux, un peu de vous… Nos récits construisent notre propre histoire, qui fait partie de l'Histoire, la grande. Parfois deux récits se rencontrent et se mélangent. Parfois, ce mélange de deux récits aboutit à la création d'un nouveau récit. Parfois, un récit se termine avant la fin. Tous les récits ne sont pas parfaits. Tous les récits ne se passent pas "il était une fois". Mais tous les récits se partagent et nous apprennent quelque chose. Quel est votre récit?

Titre : Je suis la rose

Moyens : Canva pour le montage, Pinterest pour l'image


Parce que les contes nous font trop souvent avaler qu'on est fragile et qu'on doit être sauvées. Parce qu'il est temps d'inscrire nos histoires dans la grande Histoire.

Juliette Bottero
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La couturière marche sur des aiguilles clic clic
Pour elle humains tels poupées de chiffons
Se laissent tomber inertes, entre ses bras.
L’aiguille passe et repasse à travers la peau tendre,
Avec des petits points serrés
Elle scelle les bouches et les cœurs
De son fil doré elle répare les douleurs.
Lorsqu’elle coupe le dernier fil
Et que au sol reste une poupée de chiffons
Ça ne serait pas la première fois
Que de son aiguille pointue
La couturière perce un cœur par mégarde.

Titre : La couturière

Dimensions : 24cm x 24cm

Moyen : Aquarelle


Les histoires ont de pouvoir de nous faire voyager par un simple regard je ne vous propose pas d’explication sur ce dessin peut être parce qu’il n’en a pas d’ailleurs, à la place je vous propose ce texte ni en vers ni en prose juste un texte pour faire passer cette histoire.

Coline Gouillon
Mythes et Légendes
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Titre : Le monstre

Exposé de : Dana Berenstein

Titre : Zeus

Dimensions : 14,8cm x 21cm


Similairement à la peinture du laocoon, l’histoire de ce dessin est à propos de la mythologie Grecque, trouvant de nombreuses reproductions sculpturales de dieux Grecs.

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Alexandre Laurencier
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Titre : Medusa

Dimensions : 210mm x 297mm

Moyens : Acrylique, crayons, crayons aquarellables, posca blanc, promarkers


Peinture acrylique (séché puis découpé en petits morceaux et collé)

Noa BenEzra

Titre : Blanche-neige

Dimensions : 12cm x 16cm

Moyens : Aquarelle

Une revisite du mythe

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Coline Gouillon
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Rouge

Dans les lueur orangés du soir, un bruit de ciseaux brisa le silence venant clore les journées trop chaudes, de la fin du mois d’août. Il s’agissait de la mère de ​Rouge coupant les étranges cheveux couleur ​sang de celle-ci . Pour ​Rouge c’était le début d’une nouvelle vie, dès ce soir elle pourrait partir et se rendre chez la devineresse qui lui dirait son avenir et la voie qu’elle devrait emprunter. Pour cela il était d’usage d’apporter ses cheveux ainsi qu’une bouteille de vin ​rouge​, l’alcool libérant la vision. Rouge avait encore cette idéalisme naïf des enfants malgré les bougies chaque année plus nombreuses sur ses gâteaux d’anniversaires. Depuis son plus jeune âge, et sa première visite chez la devineresse, elle était toute vêtue de ​rouge​, de ses cheveux (on ne savait si cette couleur capillaire était l’œuvre du diable, d’un autre sortilège ou une simple fantaisie de la nature) à ses souliers.

Cette couleur était devenue si présente qu’elle finit par remplacer son prénom originel. Partout où elle allait cette couleur et son nom sonnaient comme un avertissement, l’annonce d’un danger... Qui se révélait être une simple petite fille. Pourtant les gens qui la croisaient ne se privaient pas de l’observer et de se lancer dans des fantaisies d’explications, de théorie. Ainsi certains pensait que comme les insectes cette couleur avertissait du caractère dangereux, toxique d’approcher l’enfant, d’autres pensaient que ses parents de par leur idées ​communistes​ avait perverti l’enfant, et d’autres encore pensaient que c'était un stratagème qui visait à la trouver dans n’importe quelle foule aussi dense soit elle. Laquelle de ces théories était la bonne? Nul ne le savait le fait est que​ Rouge​ portait du ​rouge​ et c’était bien suffisant.

Justement la mère de ​Rouge venait de finir de dégarnir sa tête de ses cheveux et commençait à les ranger dans une enveloppe en papier tandis que ​Rouge enthousiasmée par son départ se hâtait de saisir son panier et la bouteille de vin rouge​. Sa mère lui tendit alors l’enveloppe contenant ses cheveux et l’accompagna sur le pas de la porte non sans lui faire une ultime recommandation. « ​Rouge​, ma petite, je t’ai donné une carte pour que tu ne te perdes pas, surtout ne parles à personne même pour demander ton chemin et fais bien attention au contenu de ton panier. N'ouvre pas la bouteille de vin, tu sais que c’est mauvais pour toi. Allez va ma chérie je t’aime !» ​Rouge pris à peine note des conseils de sa mère toute à son excitation de partir elle prit tout de même la peine de lancer un dernier « Mais oui Maman je ferais attention. Moi aussi je t’aime ! » mère et fille s’embrassèrent une dernière fois et Rouge s’élança en sautillant sur le trottoir, tandis que derrière elle le jour mourant laissait place à la nuit.

Les derniers bras du soleil prirent feu avant de disparaître derrière la vallée où se trouvait la maison de ​Rouge. La forêt se referma après chaque pas que ​​Rouge fit. Elle devint un petit point brillant, flottant au milieu d’un océan de nuances de vert et de marron. Des bruits étranges parcouraient la nuit, des cris lui mangeaient les oreilles, des pleurs lointains, des hurlements. ​​Rouge sentait ses larmes couvrir ses joues fragiles, ses mains tremblaient, ses pas hésitants s’arrêtaient à chaque son désagréable ; et souvent le son venait de près, de beaucoup trop près, comme s’il était juste derrière elle. Mais malgré tout elle continuait de marcher, occupant ses pensées par l’impatience face à la rencontre avec la voyante. Elle traversa des grandes roches, des maisons abandonnées, des lapins perdus dans le sombre.

Une heure plus tard, les bruits étranges provenant des buissons avaient disparu. ​Rouge apercevait de loin déjà la maison de la voyante, petite, entourée de buissons, illuminée par une lampe dans le jardin ; et une fierté bouillait à l’intérieur d’elle : elle n’avait eu besoin de la carte seulement deux fois pendant tout le trajet. L’itinéraire était comme une étoile au milieu d’un ciel noir. Elle sautilla jusqu'à être arrivée au chemin qui menait à la porte de la maison, puis elle se mit à marcher doucement avec la tête haute au cas où la voyante l’observait par les multiples fenêtres qui décoraient les vieux murs de la maison. Sa respiration était toujours rapide et elle n’osait pas regarder derrière elle, comme si quelque chose pourrait l’attaquer seulement si elle se permettait d’avoir vraiment peur.

Aucune lumière, aucune vie, ne venait de la maison sauf une fumée fine, grisée qui sortait de la petite cheminée. Les buissons mourants étaient remplis de roses, mais elles paraissent grises aussi sous la chaleur de la lampe du jardin. ​​Rouge décida d’attendre dehors jusqu'à reconnaître un bruit, un signe mais le silence régna longtemps.
D’un coup, des lumières s'allumèrent dans la maison brusquement, le cri aigu d’un verre cassé brisa le vide et laissa la jeune fille terrorisée dans l’herbe. Elle était froide et immobile et n'eut pas à attendre longtemps avant d’entendre un hurlement grave de désespoir puis de voir une longue ombre surgir de la porte de la maison et traverser le jardin comme une tornade, se frottant contre la peau gelée de ​​Rouge​. Elle sentit de longs poils secs qui invitèrent des millions de frissons sur ses bras. Elle n'eut pas le temps d’identifier la créature avant que cette dernière ne disparaisse dans les bois.

Un pleur enfantin apparut derrière la porte grande ouverte. ​Rouge se précipita pour rentrer dans la maison retrouvant une vieille dame, vêtue d’un long tissu gris, accroupie par terre, ses long cheveux à la couleur de la pluie éparpillés sur son dos. Elle couvrit son visage sévèrement de deux longues mains qui ressemblaient à des papiers froncées et resta dos-tournée à la fille. La maison était presque vide, les lumières faibles faisaient apparaître seulement une petite table qui se trouvait au milieu de la chambre et deux tasses de café.

« Assieds-toi jeune fille, je t’en prie » murmura la voyante par terre avec impatience et douleur. Mais à la place, ​Rouge se mit sur ses genoux et posa une main sur le dos de la dame puis tendis la deuxième main pour attraper le long bras de la voyante et l'enleva doucement de son visage. Une longue ​coupure se révéla, traversant profondément ses yeux comme si elle demandait de diviser sa tête en deux. Le haut de son visage avait disparu sous les vagues de ​sang qui coulaient, tachant ses vêtements. « Laissez-moi vous aider » pria ​​Rouge et lui demanda où se trouvait le kit de secours. « je le mérite et je ne vous laisserais pas me soigner. Ne vous mêlez pas dans une histoire qui ne vous appartient pas » répondit la dame sèchement. « Mais vous perdez trop de sang ». La voyante resta silencieuse et après quelques minutes elle lui ordonna de lui amener le kit qui se trouvait dans le tiroir de son bureau. ​​Rouge obéit et tendit les ciseaux et le petit kit aux mains tremblantes remplis de ​sang​. La voyante ne lui laissa plus aider, seulement parfois, pour couper les longs pincements. La jeune fille attendit avec impatience à côté. « Je suis aveugle à présent et je serai aveugle. C’est mon destin» chuchota la voyante après avoir fini de se soigner. Le ​sang arrêta de couler. Elles étaient toutes les deux assises sur le sol glacé.

« Que s’est t'il passé madame ? » demanda ​Rouge mais la voyante coupa ses paroles pour lui demander le vin qui lui avait été envoyé. La jeune fille, mal à l'aise, se dit que c’était un mauvais moment pour lire son avenir mais lui apporta la bouteille quand même et le servit dans les deux grandes tasses qu’elle trouva sur la table. C’est à ce moment qu’elle remarqua une statue de verre, éclatée sur le sol, déformée. La voyante tendit le liquide à la couleur de son ​sang auprès de ses lèvres et à la grande surprise de la fille, il devint gris et léger, tandis que son verre à elle resta ​​Rouge​. « Madame. Votre vin... il est devenu gris ». La voyante posa le verre brutalement sur le sol et prit un soupir humide. « Sais-tu ce que ça fait de pleurer sans yeux ? » elle attendit un peu puis reprit « c’est comme inventer une couleur et être la seule à pouvoir la voir ». La voyante reposa alors le verre et avança sa main vers le panier ou se trouvait les cheveux elle en saisit une poignée et elle annonça que la lecture de l’avenir allait commencer. ​​Rouge retint sa respiration. La Voyante plongea alors les cheveux dans son verre de vin. Le liquide devint alors ​noir​.

Et là où le visage de la voyante était scindé en deux sortit une créature terrifiante,

Ses yeux jaunes toisaient ​​Rouge qui resta paralysée par la peur. La bête s’adressa alors à elle avec une voix rauque, animale “Depuis dix ans maintenant je t’écoute, je te vois, attendant enfin l’occasion de t’attraper” La jeune fille ne parvenait pas à se lever tant ses jambes lui semblaient faibles et les griffes de l’être se refermèrent sur elle.


FIN
Coline Gouillon, Dana Berenstein et Noémie Aubart Cohen
Télécharger 'Rouge' en PDF
Interprétation

Chorégraphie et interprétation : Victoria de Bank et Anthony Jacques

Musique : Fortitude, HAEVN

Cadreur : Matteo Garguilo


“Ce qui nous plaît dans l’art c’est la liberté. Dans la danse c’est la liberté du mouvement oui, la liberté du corps, c’est la liberté de transmettre quelque chose, une émotion, une histoire. Mais c’est plus que ça. La liberté se trouve dans le regard du spectateur. Liberté de trouver un sens, une histoire à une expression corporelle. Il est vrai que nous avons des pistes d’interprétation en tant qu’artistes. Nous avons voulu illustrer la complexité des relations humaines et raconter l’histoire de deux êtres et leurs interactions. Cependant chacun a son interprétation et plutôt que raconter, nous préférons ici : proposer.”

Direction et rédaction : Victoria de Bank

Webmaster : Florian Rey

Webteam : Anthony Jacques, Eloïne Vatteville-Réveillon, Victoire Coustilleres